Or logic window

Dans le salon de la maison, deux fenêtres se font face, de dimensions analogues. Je propose d’y installer un rideau fait d’un film doré d’un côté, argenté de l’autre, de telle sorte qu’il puisse se déplacer, sur un axe allant d’une fenêtre à l’autre. La lumière sera ainsi occultée d’un côté où de l’autre de la pièce, transformant le salon en une sorte de valve à lumière. Ce fonctionnement en interface d’une pièce à vivre se veut d’un usage intermédiaire. Partant de la fonction habituelle du rideau, il se décale un peu, ainsi qu’un tableau parfois semble flotter dans un espace légèrement décalé du mur. Telle une icône légère, cette chose qui n’est plus un rideau à proprement parler, sans pouvoir encore tout à fait passer pour un monochrome, traverse l’espace, comme en apesanteur, tout comme le font les cosmonautes, dans leur combinaisons capitonnées d’or, justement. Cela n’a rien d’une coquetterie, et ce sont les propriétés physiques du métal qui servent d’armure aux explorateurs du vide sidéral, tout comme elles protègent d’une couverture de survie ceux qui se trouvent, par les caprices du sort, livrés à la vindicte des éléments, n’ayant plus pour s’abriter qu’une demeure réduite à un film métallisé: l’or protège aussi bien du vide que du plein. Une chose qu’ont en commun tous les abris, c’est peut-être d’organiser une forme de continuité entre la terre et le ciel. De la cave au grenier, un espace se déploie, dans lequel une cosmogonie peut éventuellement se raconter, la lumière entrant par une fenêtre, alors qu’une mélodie s’échappe de l’autre côté, et inversement, un voile d’or faisant de cette maison une cavité battant aux pulsations de ses visiteurs.